Les ouvrages qui permettent de récolter les sources au-dessus de Sion seront remplacés et modernisés. Les travaux débutent ce printemps à 1300 m d’altitude, avec d’importants défis techniques et logistiques.
Le 30% de l’Eau de Sion provient des «Sources de la Fille», situées sur le territoire d’Arbaz. Les eaux des sources sont récoltées dans 7 chambres de captage, première étape de leur descente vers la plaine via le réseau, jusqu’aux réservoirs. Ces ouvrages ancestraux logés en pleine nature datent de 1901. Même s’ils ont été régulièrement rénovés et entretenus, ils ne répondent plus aux normes actuelles.
Eau mieux protégée
C’est pourquoi la Ville de Sion, par son exploitant OIKEN, a décidé de moderniser, rationnaliser et sécuriser ces ouvrages de captage: les 7 chambres obsolètes seront détruites et remplacées par 4 chambres modernes, dotées de bacs distincts pour chaque source et de filtres à insectes et à pollens. «En cas de pollution, nous pourrons déconnecter la source qui pose problème, ce qui n’est pas possible actuellement», explique Franck Renzacci, responsable d’exploitation et de projets chez OIKEN. Ce sera l’occasion de refaire toutes les conduites, et de garantir une étanchéité totale entre les différentes conduites et les différents ouvrages. Le renouvellement de l’infrastructure de captage permettra également une rénovation en profondeur des drains reliés aux sources, avec l’opportunité de sonder l’état de chaque arrivée d’eau.
Un chantier aux multiples contraintes
Échelonnés sur deux ans (de mai à septembre en 2024 et 2025), ces travaux en altitude sont soumis à des contraintes techniques et logistiques importantes: ils sont réalisés sur un terrain difficile d’accès, dans des zones de protection liées à l’eau potable et à la forêt. Par exemple, les engins de chantier ne peuvent pas être stockés sur place, en raison des risques de pollution. Leur stationnement est prévu hors du périmètre sensible. Il faudra recourir à l’héliportage pour le transport des matériaux. «On ne se rend pas compte à quel point ces interventions sont exigeantes et complexes, d’autant plus dans le domaine de l’eau potable, denrée alimentaire soumise à haute surveillance», ajoute Franck Renzacci.
Durant les travaux, le secteur d’approvisionnement concerné sera mis hors service. Cette perte sera momentanément compensée par d’autres apports, comme celui de la nappe phréatique. Le réseau d’eau potable de Sion ne sera donc pas affecté par le chantier.